130 FONDS (s) LOCAL (s)

Sur la longue durée de deux siècles d'Histoire, il n'existe pas de ville ou de village des Pyrénées-Orientales qui, à un titre ou à un autre, ne glorifie ou ne commémore par une oeuvre d'art ou d'architecture l'esprit de la République.
Repertorier ces oeuvres c'est mesurer leur importance et leur nombre, leur restituer leur valeur patimoniale et surtout les faire connaître au public.
Elles sont les témoins de l'adhésion massive d'un peuple à un idéal, de l'adhésion du Pays Catalan à la République et à ses valeurs de Liberté, d'Egalité et de Fraternité.

Cet ouvrage novateur traite de l'histoire de l'artisanat du verre en Roussillon. Il permet de découvrir la finesse et la grande technicité du verre catalan, une tradition que les ateliers de Palau-del-Vidre tentent aujourd'hui de perpétuer. Si des objets en verre ont circulé en Roussillon depuis la plus haute antiquité, l'existence d'un artisanat verrier n'y est attestée qu'à partir du Moyen Age. Palau-del-Vidre devient alors le principal centre de production avant d'être supplanté au début du XVIe siècle par les ateliers forestiers de Laroque-des-Albères, du Vilar (Villelongue-des-Monts) et de la Jonquera. Cet âge d'or de l'artisanat du verre durera un siècle et demi. Perpignan, grande ville commerciale s'affirme aussi comme un centre de production aux XVe et XVIe siècles. Ces familles verrières ont constitué de véritables dynasties, comme les Bonet et les Xatart de Palau-del-Vidre, les Sobrepera de Villelongue-des-Monts et les Roura de la Jonquera, en relation continue avec les verriers du Principat de Catalogne.

L'auteur du livre que vous avez entre les mains, Jean-François Castex (Perpignan, 1972), nous confie ici un ouvrage déterminant pour appréhender les réalités actuelles de la Catalogne sous administration française.
Comme nous le dit l'historien Enric Pujol dans sa préface, l'auteur ''(...) effectue une analyse d'une grande ambition conceptuelle qui combine différentes disciplines des sciences humaines et sociales, afin de saisir avec la plus grande précision possible une question des plus ardues : la question des identités nationales.
(...) Il constate l'existence d'un véritable regain de la catalanité, plus évidente et plus générale que jamais. (...)
Joan-Francesc Castex ne se contente pas d'effectuer une analyse actuelle de cette nouvelle situation, il en cherche les racines histoiriques, il la met en relation avec la dynamique de la Catalogne (et surtout avec le grand pôle d'attraction que constitue Barcelone), il l'inscrit dans les grandes tendances internationales les plus récentes (globalisation, processus d'unification européenne, questionnement théorique général du phénomène identitaire, débat sur le multiculturalilme, etc.) et, même, il s'enhardit à proposer un essai de prospective afin d'entrevoir les différents scenarii possibles de notre futur proche.''

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Un jour de juin 1981, Paul Alduy, maire de Perpignan, a eu le tort de ne pas se poser la question.
Du coup, à des fins concernant sa vie privée, il joue avec la ''légalité républicaine''. Rien de bien méchant ; à l'époque il n'était pas le seul en France, sur ce registre. Mais dans la précipitation, Paul Alduy oublie d'y mettre les formes. Négligence coupable dans la mesure où son premier adjoint, Jacques farran, est censé préparer une ''embuscade''. Perpignan va alors vivre, fin juin - début juillet 1981, une semaine détonnante. Le maire a failli en perdre sa mairie...
Lous Monich reprend ici sa plume de chroniqueur pour faire revivre avec humour une période qui aura des conséquences, à terme, sur le développement de la ville. Pour faire revivre aussi la vie politique du département, entre 1976 et 1981.

La fabuleuse histoire de l'olivier roussillonnais remonte au Néolithique mais n'atteindra son apogée qu'au milieu du XIXe siècle. Quelques décennies plus tard le déclin s'amorçait jusqu'au gel fatal de 1956. Les derniers moulins du pays fermèrent leurs portes. Une page était tournée, du moins le croyait-on.
C'était sans compter sur les oliviers qui, au fil des ans, se régénèrent à partir des souches. Les oléiculteurs et les mouliniers se souvenaient de l'arbre des collines, des meules écrasant les olives avant que ne s'écoule le liquide doré. C'était aussi le moment où l'alimentation du cru était désormais reconnue comme bénéfique pour la santé, labellisée sous le nom de ''modèle méditerranéen''. Ceci ne serait rien sans l'enthousiasme des bénévoles qui réouvrirent le mouin de Millas en 1976, le retour de coopérateurs de plus en plus nombreux, la remise en culture des vieux oliviers et la plantation de nouvelles oliveraies coordonées par un plan de développement. Même les ronds-points du département et les jardins des particuliers s'ornent de plus en plus souvent de cette essence.
L'olivier donne ainsi une nouvelle preuve sa vitalité. Arbre de mémoire, il est aussi arbre d'avenir.

Dans l'ouvrage Juifs et chrétiens. De perpignan à Puigcerdà XIIIe - XIVe siècles, Claude Denjean s'est penchée sur ces juifs, ces étrangers familiers, si intimement mêlés à la vie économique de la Cité, en choisissant un excellent pôle d'information : Puigcerdà, petite ville neuve du comté de Cerdagne, centre de production des draps et cuirs, où les documents d'archives éclairent les relations socio-économiques dans les décennies qui encadrent l'an 1300.
A travers le prisme du notariat chrétien cerdan dont une analyse typologique, bienvenue, est présentée, son dépouillement joint à une approche comparative met en relief les liens étroits que la communauté juive de Puigcerdà a pu nouer avec celles de la Couronne d'Aragon, et aussi bien avec celles du Midi Languedoc et Catalogne du Nord a ainsi retrouvé grâce à ce travail toute l'importance, difficilement soupçonnable aujourd'hui, qu'elle a eue aux XIIIe - XIVe siècles.
Le tableau qui est livré des questions liées au crédit (formes d'avance, intérêts, place du prêt juif dans l'artisant et l'agriculture cerdans), servi par une belle documentation (plus de 90% des actes du corpus collecté !), rejoint d'autres ouvrages classiques sur ce thème depuis celui novateur de Richard W. Emery, s'attachant à décrire l'activité monétaire de l'Aljama voisine perpignanaise du dernier tiers du XIIIe siècle, jusqu'à ceux d'histoire urbaine de l'école de l'Université de Provence.
Claude Denjean a su choisir un sujet qui prend sa place parmi tous les travaux menés alentour, tant du côté de la Catalogne, que de l'autre côté du versant, vers le Languedoc-Provence et l'Italie. Son étude dépasse la spécificité d'une petite communuté originale et méconnue du pourtour méditerranéen, inscrite certes dans un lieu de confluences, pour s'ouvrir sur tout la Moyen Age européen.
Danièle Iancu-Agou
Directeur de recherche au CNRS
Nouvelle Gallia Judaica, UMR8584
Montpellier

Finalement c'est quoi la Mutualité ?
C'est l'histoire d'hommes, d'hommes avec un grand ''H'', des très connus et des méconnus, des très riches et des modestes, tous unis et égaux.
Ces 150 ans d'histoire c'est leur aventure, leurs combats pour la dignité et la solidarité avec pour seules armes leurs convictions. Ils ont surmonté toutes les épreuves, les plus grandes qui forgent le caractère, les mesquines qui font douter.
Cette saga mutualiste c'est aussi la vie des Pyrénées-Orientales, de la plus petite commune à la plus grande.
Parmi les milliers de noms cités vous y découvrirez sûrement quelqu'un de votre famille ou un proche, quelqu'un dont vous pouvez être fier.
Puissse cet ouvrage vous donner envie d'apporter, à votre tour, une pierre à l'édifice.
René Dublet
Président Mutualité Française Pyrénées-Orientales

De vrais citoyens est la première étude sur la naissance et l'évolution du sentiment de citoyenneté à Perpignan au Moyen Age. Les Perpignanais durent inventer les règles de leur citoyenneté : la défintion du citoyen (résdeant, contribuable ou propriétaire ?), la rédaction de coutumes contre l'arbitraire seigneurial, le droit des citoyens d'assurer leur propre défense. Formée d'abord en réaction face aux autres, aux voisins, aux seigneurs, la communauté eut progressivement à faire face à ses propres divisions internes, dans un processus de crise qui transforma l'idée même de citoyenneté. Philip Daileader nous offre une réflexion très neuve sur la formation de l'identité urbaine, sur les relations entre juifs et chrétiens, sur la place de la ville dans la société médiévale, et de Perpignan dans l'histoire de la Catalogne.

La guerre d'Espagne, l'exil, la résistance... Ce livre de mémoire et d'actualité donne la parole aux anonymes qui ont lutté presque à mains nues contre le fascisme. Au fil des témoignages, l'espoir que la liberté finit toujours par s'imposer éclaire ces pages, parfois sombres, d'une lumière réconfortante.
"C'en est trop ; vraiment l'on se rend compte des horreurs qu'engendrent la guerre et ses terribles conséquences. Est-ce possible qu'au XXe sècle pareil carnage se produise, que pareilles atrocités soient permises. Le coeur éclate de contempler un si lamentable spectacle et des larmes silencieuses coulent dans bien des yeux."
Joseph Noell, maire de Prat-de-Mollo en 1939.
"Les enfants, dans la cour de la prison, étaient en culottes, avec un drap et une petite couverture. Ils devaient rester là toute la journée, meme s'ils pleuraient, tu ne pouvais les prendre. Moi, j'étais toujours punie parce que dès que j'entendais pleurer des enfants, je m'échappais, ne serait-ce que pour les balancer un peu. Je me souviens d'Alfredo, il était très beau. Sa mère était enfermée dans une chambre pour qu'elle ne prenne pas son enfant. Tu voyais la mère pleurer à la fenetre, l'enfant pleurer dans la cour, et moi pleurant de rage contre les fonctionnaires. La prison des mères est le pire que tu puisses imaginer."
Petra Cuevas, emprisonnée en Espagne.
"Comment veux-tu que je me souvienne de toutes les actions auxquelles j'ai participé. J'ai fait sauter les quatre ponts sur la Vienne, dynamité de nombreux convois de trains, combattu dans la foret de Rochechouart, à Confolens, à Chabannais. Le sabotage de la ligne de haute tension qui allait vers Royan et La Rochelle est mon oeuvre. Tout seul, j'ai dynamité un train d'Allemands qui se dirigeait vers Angouleme.
- Qu'as-tu fais après ton combat dans la Résistance, Ramon ?
- Que devais-je faire ? Retourner en Espagne. Là, la lutte n'est pas encore terminée."
Ramon Vila Capdevila "Capitaine Raymond".

On n'a jamais autant parlé de la Septimanie qu'aujourd'hui. En fait, pour la majorité, ce mot énigmatique se réfère à l'histoire lointaine et mythique d'une province aux contours mals définis.
Septimanie.
Les Wisigoths, peuple errant, s'y sont fixés.
Les Arabes l'ont convoitée mais n'ont pu la garder.
Les Francs l'on soumise mais ne sont pas parvenus à l'assimiler.
Du Ve au Xe siècle, cette province située entre Francia et Hispania, s'est trouvée au carrefour de luttes d'intérets, d'enjeux, de fermentation d'idées qui ont contribué à la construction de l'identité de l'Europe. Elle a développé une civilisation originale qui a appris la tolérence, dix siècles avant l'époque des Lumières. On s'est efforcé d'y vivre pacifiquement le brassage de cultures, au quotidien.
La Septimanie n'aurait-elle pas ouvert la voie à des idées pour notre temps ?

Quand des hommes politiques, des hommes d'église, des
scientifiques confrontent leurs points de vue sur un meme thème, dans le cas présent "le peuple catalan", cela donne une réflexion plurielle, complémentaire, finalement enrichissante pour tout le monde.
Le Groupe de Réflexion Abat Oliba, a eu la bonne idée, pour célébrer ses dix ans, d'axer son cycle de conférences annuel sur un sujet qui peut sembler facile, mais qui, en réalité, se révèle fort complexe.
Les textes des huit interventions, présentés dans l'ordre chronologique, montrent à quel point la découverte d'un riche passé donne de fortes raisons d'espérer un bel avenir. De cet avenir, chaque conférencier, selon sa personnalité et les responsabilités qu'il assume, a tracé les plus encourageantes perspectives, sans toutefois occulter la part des difficultés, l'importance de l'engagement et la responsabilité de chacun d'entre nous.
Le peuple catalan d'aujourd'hui, héritier d'une longue tradition spirituelle, sociale, intellectuelle et politique est plus que jamais concerné par le fonctionnement de la "respublica" dont il est responsable devant les générations futures.

Comme tant d'autres (Boris Vian...), Bruno Bieth, professeur d'arts appliqués, artiste peintre, poète, de Saint-Génis des Fontaines est tombé sous le charme d'Eus.
Il a sorti son chevalet, ses cartons à dessin, ses encres de chine, ses lavis, et en 1999 a saisi à travers une quinzaine de dessins à la plume des compositions de ce décor de théatre, que chacun reconnaitra avec plaisir.
Christian Pierrot