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Pourquoi un colloque, pourquoi sur l'histoire des Juifs de Perpignan, de leur première installation en Roussillon, jusqu'à aujourd'hui ?
La réponse se trouve dans l'article 2 des statuts de notre Association : "Elle veut en particulier un dialogue fraternel et une coopération active et amicale travailler à réparer les iniquités dont les Juifs et le judaisme ont été les victimes depuis des siècles, et à éviter leur retour".
Ces moments privilégiés de fraternité que nous avons vécus tous ensemble nous confortent dans notre prière : "Plus jamais ça", plus jamais le retour de l'antisémitisme, le retour de l'antijudaisme.
Que ce modeste propos fasse qu'une nouvelle approche entre Juifs et Chrétiens soit abordée dans la spiritualité de Perpignan.

Robert Melloul et Marcelle Bonnes
Co-Présidents de l'Amitié Judéo-chrétienne

Entre mer et montagne, le Roussillon, terre rude et sensuelle, rocailleuse et savoureuse, n'aurait pu, pour emblème, avoir d'autres couleurs que celles de la Catalogne : rouge et jaune, "sang et or".
Ce sont les couleurs de la vie, de la joie, de l'espérance, celles qui sont distribuées, de l'aube au couchant, sur les vieilles forteresses, les splendeurs romanes, au bord des étangs, dans les vallées oubliées, au coeur des villes.
Ce sont les couleurs dont se pare, au bout des Pyrénées, le Canigou, seigneur et bienveillant protecteur de ce pays ensoleillé, un des plus attachants de France, de cette province où nature et civilisation, passé et présent, sans cesse se melent.
Ces couleurs, d'une richesse toujours renouvelée, sont la matieère de ce livre.

Canigou : montagne du mythe et de la mémoire, de la passion et de l'engagement. Fascinante montagne allant jusqu'à susciter le sentiment du sacré. Dans cet ouvrage, son ascension est proposée de multiples façons, tentant d'en faire une montagne pour tous. Surtout, il convient de ne pas oublier les autres hauts lieux montagnards du Vallespire et du Conflent : du Roc de Frausa au Madres, du Costabonne au Tres Vents, du Géant au Roc Colom. Au total, 41 destinations structurées en 4 niveaux de difficultés, pour composer et réussir de remarquables courses d'une demi-journée à deux jours de marche. Et pour les amateurs de boucles plus longues : un tour du massif du Canigou en 4 jours et 6 étapes pour effectuer le tour du Vallespir. Les cretes et sommets du Roussillon vous convient à de remarquables rendez-vous.

"Nous serons les derniers voyageurs dans les ruines de l'ancienne France qui auront bientot cessé d'exister et dont l'histoire et les mystères seront perdus pour la gnération prochaine".

Ainsi s'exprimait le baron Taylor lorsqu'il entreprit, avec Charles Nodier et Alphonse de Cailleux, la monumentale fresque des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Entreprise unique, travail encyclopédique, il n'est certainement pas audacieux de classer ces Voyages parmi les oeuvres majeures sur l'héritage architectural et la vie quotidienne en Languedoc Roussillon au XIXe siècle. Ce livre témoin, miroir d'une société, nous dévoile un Languedoc Roussillon vierge, frangile, encore entier -c'est-à-dire grec, romain, médiéval-, où, dans cette solitude à peine traversée de routes, souffle toujours l'esprit latin.
Taylor, Nodier et Cailleux ne se contentent pas de populariser notre histoire, ils l'illustrent, l'immortalisent. Perpignan, Céret, Elne, Saint-Michel de Cuxa, Saint-Martin du Canigou, Coustouges, Serrabone et tant d'autres lieux encore, sont restitués tels quels, purs malgré leurs cicatrices. Rien n'échappe à la plume d'un Dauzats, Viollet-le-Duc, Laurens et autres génies du "pris sur le vif", car toutes ces illustrations sont en situation avec la foule du temps et les personnages du lieu : ecclésiastiques, paysans, bergers, Catalan au "porro" d'un "monde que nous avons perdu" qui donnent une vision du Roussillon à l'aube de la révolution industrielle.

Publiés pour la première fois en 1835, Les Voyages romantiques attestent de la richesse et de l'incroyable diversité dont témoigne l'architecture du Roussillon. Une fois de plus, comment ne pas souligner la personnalité de cette dernière qui, par le mariage des styles et la pureté de ses formes, évoque, à proximité de la mare nostrum, les glorieuses civilisations méditerranéennes, immuables dans la lumière et le sacré.

Après le bel ouvrage de Paul Tirand sur la franc-maçonnerie dans l'Aude, voici que deux éminents collègues, Jacques Mongay et Patricia Ramon Baldie, se penchent à leur tour sur le passé de cette institution dans le département voisin des Pyrénées-Orientales. Ainsi, peu à peu, la cartographie de la Maçonnerie sur notre territoire s'enrichit et désormais, il ne sera plus possible d'en reconstituer le passé sans s'appuyer sur des études régionales ou locales aussi précises et objectives que ces "Deux siècles de Maçonnerie en Roussillon".

Les auteurs ont adopté le parti judicieux de présenter d'abord la franc-maçonnerie pour les lecteurs non avertis avant de la situer dans son environnement : cette terre catalane si spécifique. Ils se sont appuyés sur le fonds maçonnique du Grand Orient déposé à la Bibliothèque nationale à la Libération et en ont reproduit puis commenté les documents les plus expressifs. la nature des sources les a naturellement conduits à présenter tour à tour la vie et les activités de chaque loge ayant battu maillet, de 1744 à 1944.
André Combes
Professeur agrégé d'Histoire, Directeur de l'Institut d'Etudes et de Recherches maçonniques

Utilisant à la fois les méthodes les plus scientifiques de la recherche historique et les méthodes les plus modernes de la recherche géopolitique, l'auteur nous donne une extraordianire vision d'ensemble de notre histoire.
Elle y voit trois grandes périodes :
- Les origines
- De l'intégration à la séparation -1172-1659)
- Depuis l'annexion

C'est l'histoire d'un pays ouvert à toutes les invasions, mais également tourné vers l'intérieur, vers ses propres lieux de passage, vers les zones les plus enracinées des relations intracommunautaires.

C'est l'histoire d'un peuple capable de supporter les pires épreuves et de démonter d'extraordinaires aptitudes à la résistance et à la récupération collectives.

C'est l'histoire d'une terre qui a toujours participé aux événements au niveau européen, -en étant trop souvent au coeur meme des conflits-, en luttant pour imposer sa spécificité.

Voilà un livre qui nous permet, en tant que catalans, d'envisager l'avenir avec confiance et orgueil.

La recherche archéologique dans notre pays catalan a été pendant longtemps le fait de quelques amateurs passionnés, souvent méconnus qui, dans l'indiférence générale ont été les bases de la connaissance de notre lointain passé, recueillant à la sauvette pour les étudier pierres taillées ou tessons de céramiques, dans les labours ou les tranchées de travaux publics. De nos jours des équipes de plus en plus nombreuses de jeunes archéologues bien formés aux techniques nouvelles ont pris le relais des anciens.

Grace au travail des uns et des autres et aux découvertes qui se sont multipliées depuis quelques années sur notre sol. Il est actuellement possible de dresser le tableau presque complet du déroulement des temps préhostoriques depuis l'arrivée de l'Homme en Roussillon jusqu'aux premiers balbutiements de l'Histoire.

C'est ce tableau que dresse pour nous, dans le présent ouvrage,Jean Abelanet. Des chopping-tools grossiers aux merveilleuses urnes funéraires, ce sont des milliers d'objets, racloirs et denticulés, lames et lamelles, burins, meules, pointes de lance, grattoirs, sagaies, aiguilles à coudre, harpons, colliers, céramiques, qu'il nous fait découvrir, du Vallespir à la Cerdagne, en passant par le Conflent, les vallées du Tec et l'Agli ou les terrasses alluviales de la Tet.
Monuments funéraires, dolmens, modestes restes d'occupation humaine, grottes ou habitats à l'air libre, notre terre regorge de témoignages dont certains ont fait date dans la Préhistoire.

Le lecteur reste abasourdi devant un tel fourmillement, devant cette extraordinaire vitalité de notre passé préhistorique.
Nous savions nos terres catalanes riches d'Histoire, nous saurons désormais qu'elles sont également riche de Préhistoire.

Le mérite du travail d'Anne Boitel, jeune historienne passionnée, est d'avoir pris à bras-le-corps un pan de l'histoire du département des Pyrénées-Orientales que menaçait après l'oubli, la mythification : le camp de Rivesaltes entre 1941 et 1942, période où il fut, dans un premier temps, camp d'internement des étrangers jugés indésirables par le gouvernement de Vichy puis, à partir d'aout 1942, Centre national de rassemblement des Israélites de la zone non occupée, autrement dit une sorte de Drancy de la zone sud, antichambre d'Auschwitz.
Dans le cadre d'une maitrise, qui est d'ordinaire celui d'un apprentissage, Anne Boitel a fait preuve d'une étonnante maturité de chercheuse. Loin de se contenter des sources archivistiques locales, pourtant fort importantes, fonds des archives départementales provenant de la préfecture et ayant trait au camp de Rivesaltes, plus de soixante-dix cotes, fond communal de Rivesaltes et journaux locaux, l'Indépendant, La Dépeche, Le Roussillon, elle a consulté les Archives du Centre de Documentation juive Contemporaine (CDJC) et les Archives du Comité Inter-Mouvement Auprès des Evacués (CIMADE), institutions toutes deux situées à Paris.
Michel CADE
Professeur d'histoire contemporaine

Au total 2300 juifs furent déportés à partir de Rivesaltes et environ 150 juifs y perdirent la vie.
Ce terrible bilan explique l'attachement qui est le notre pour ceux qui souffrirent dans ce camp : nous y avons élevé une stèle rappelant ce qu'il avait été pour les Juifs et nous participons à cette oeuvre de renaissance de la mémoire qu'est le Mémorial de Rivesaltes. Nous avons également publié en 1993, un ouvrage sur "les transferts des juifs du camp de Rivesaltes et de la région préfectorale de Montpellier vers Drancy" indiquant tous les noms des déportés.
Aujourd'hui nous saluons la publication d'un élément essentiel de cette mémoire qui émerge de la nuit et du brouillard de cinq décennies où la volonté d'oubli et de silence s'est imposée face à la souffrance des milliers d'internés qui transitaient par Rivesaltes en 1941et en 1942 : républicains espagnols et leurs familles ; familles juives ; étrangers en situations irrégulière.
La mémoire de maitrise d'histoire d'Anne Boitel est un travail méthodique et rigoureux qui facilitera désormais toutes les études qui pourront etre faites sur tel ou tel aspect du camp et sur les conditions de vie des internés.
Serge KLARSFELD
Avocat et Historien

Le 11 novembre 1942, la Wehrmacht effectue un coup de force et envahit la zone sud. Le lendemain, les avant-gardes motorisées allemandes sont à Port-Vendres.
(...) Désormais, ce port de la cote catalane vivra les vingt et un mois à venir à l'heure allemande. La Kriegsmarine va d'abord reprendre les anciennes installations françaises puis en développera de nouvelles ; le port redeviendra progressivement un véritable camp retranché pouvant aussi bien faire face à une opération amphibie qu'à une attaque terrestre venant de l'intérieur.
Pour le front cotier des Pyrénées-Orientales, Port-Vendres tiendra un role central dans le dispositif allemand. D'abord, et de par sa position géographique, Port-Vendres devra battre du feu de ses canons la partie méridionale du littoral roussillonnais, et en interdire l'approche à tout navire ennemi.
Ensuite, il sevira de base aux navires de la Kriegsmarine. Enfin, il constituera la dernière grande concentration militaire allemande avant la frontière espagnole.

Sous le titre Des hommes et le Roussillon le présent ouvrage reprend un certain nombre de chroniques du meme nom, publiées dans La Semaine du Roussillon.
68 biographies de personnages connus et moins connus qui ont participé à la vie politique, économique, intellectuelle (écrivains, poètes, musiciens, peintres, sculpteurs, scientifiques, historiens), culturelle et sportive, du pays catalan au cours des deux derniers siècles.
L'ouvrage est un livre d'"histoires" et non d'Histoire. Le ton en est résolument léger, mais pour chaque article, fruit d'un travail de compilation sans prétention, est indiuée la bibliographie qui permettra au lecteur d'en savoir plus.
D'une lecture facile et agréable, cette accumulation de vies, donne toute la mesure du foisonnement créatif et intellectuel de notre pays, et rend compte de l'extreme richesse de son patrimoine humain.

Mars 1939. Le premier camp disciplinaire destiné aix réfugiés de la guerre d'Espagne est créé au Chateau Royal de Collioure. Ce port typique de la cote catalane - qui a vu mourir le poète Antonio Machado- va devenir un enfer pour les réfugiés espagnols et les survivants des Brigades internationales. Des héros de la guerre civile aux réfugiés insoumis, ils seront près d 'un millier d'exilés à etre confinés au secret durant l'année 1939, derrière les épais murs de la forteresse des Templiers.

Antichambre du camp du Vernet-d'Ariège, le camp de Collioure engendra à la fois le mythe et l'oubli. Son role et son statut sont ici évoqués avec minutie dans un récit historique qui passe en revue les neuf mois de son fonctionnement. Un travail qui s'appuie sur des archives, notamment de la Sureté nationale et de la gendarmerie, jusqu'ici inédites, ainsi que sur de nombreux témoignages.

De la mi-janvier à la mi-mars 1939, 100 000 réfugiés espagnols, hommes, femmes et enfants civils et militaires, fuyant les armées de Franco, vinrent chercher aide et refuge dans le Haut-Vallespir à Prats-de-Mollo, cité catalane de 2 147 habitants.

S'ils furent effrayés, inquiétés par ces hommes parfois en armes, les habitants de Prats-de-Mollo n'en réagirent pas moins avec beaucoup d'humanité devant ce mouvement de foule d'une ampleur considérable.

Grace aux photograhies d'André Alis, pharmacien et photographe amateur, et à l'aidedu registre des délibérations du conseil municipal rappportant l'action communale avec ces évènements tragiques dans le noble espoir de les fixer à jamais dans notre mémoire collective.

Sans aucun doute, cet ouvrage est un hommage rendu aux républicains espagnols, qui ont vécu les heures d'angoisse et d'espoir de tout combattant de la Liberté ; mais c'est également un éloge à nos aieux, simples citoyens de Prats-de-Mollo, dont l'action fut aussi déterminante qu'honnorable.

"Jean Vigo, un nom célèbre dans l'histoire du cinéma, intéresse André Ballent, historien et cinéphile... Il découvre alors que le cinéaste descend des cases majeures de la Cerdagnes, dans les Pyrénées ; qu'avant de donner un dandy anarchiste, son père, et un créateur de génie, les Vigo ont fait partie des dominants des hautes plaines, riches paysans attachés à sans cesse agrandir leur pré carré, en un jeu de pouvoir, où stratégies matrimoniales et stratégies politiques sont les deux moyens d'une meme ambition : assurer l'avenir du groupe familial, de la gens.

Cette famille, entrevue dans le temps, l'historien la replace dans l'espace économique et social, en développant un véritable panorama de ce que fut pour les Cerdans de l'époque moderne et du début de l'époque contemporaine, la richesse et le pouvoir. Au-delà de la pertinence des analyses soutenues par une écriture ferme et agréable, l'intéret majeur de cet ouvrage, c'est, qu'à travers l'aventure Vigo, une société montagnarde se dévoile : des hommes et femmes entre isolement et ouverture, leur sentiment religieux, leur conviction d'appartenir à une aire culturelle non réductible à celles des Etas français et espagnol, la question de la frontière... c'est bien tout un pan d'histoire de la Cerdagne qui s'offre à nous."

Si la maçonnerie de société est un phénomène qui touche l'ensemble du royaume de France et au-delà l'ensemble du continent européen, la loge maçonnique perpignanaise ayant fait le choix du titre distinctif La Sociabilité est la seule qui ait souhaité manifester ainsi son élection et sa posture sur le théatre mondain, sans rien abandonner des ambitions maçonniques. Ce seul fait suffit à mettre en cause la pertinence du modèle centre-périphérie en histoire sociale et culturelle du siècle des Lumières. Non, la franc-maçonnerie en terres catalanes au XVIIIe siècle n'est pas une marge des Lumières, un espace enclavé, à l'écart des modes et des oscillations du temps. Bien au contraire, sa position géographique la conduit à établir une véritable veille culturelle, à se tenir informée plus que d'autres des innovations, pour les étudier, se les approprier, éventuellement les rejeter. La connaissance et la couverture de l'espace maçonnique français au XVIIIe siècle souffrait de l'absence d'une étude approfondie des loges en pays catalan. Cette lacune est aujourd'hui comblée par Céline Sala dans ce livre à la fois riche et stimulant, généreux en informations et en pistes de recherches.

Pierre-Yves Beaurepaire
Professeur d'histoire moderne à l'Université de Nice

Ouvrage qui, tout en comblant un vide dans le tissu maçonnique français du XVIIIe siècle, avance et approfondit par sa méthodologie et ses investigations sur une association qui suscite encore intéret et méfiance, curiosité et prudence, mais qui par ses contrastes constitue une part importante de notre histoire, de cette histoire à laquelle Céline nous renvoie avec une vision sereine dans ce qui constitue une savoureuse mise en bouche, présage de travaux imminents et futurs que nous attendons avec plaisir.

Professeur José Antonio Ferrer Benimeli
Président du Centre de Recherches Historiques de la Franc-maçonnerie Espagnole
Université de ZaragoZa